Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 105 —

qui, dans le fond, n’étaient que des fourbes, des hypocrites, des hérétiques et des espions.

La malignité de quelques particuliers sut donner à ces calomnies des couleurs si apparentes, qu’un grand-vicaire de Goa, qui se trouvait alors à Siam, crut qu’il était de son devoir d’en éclaircir la vérité. Accompagné des principaux du camp des Portugais, il alla trouver monseigneur de Bérythe dans sa maison, au nom de l’archevêque de Goa, qui prétend être primat de toutes les Indes, le priant de lui montrer ses pouvoirs par écrit, et de qui il les avait reçus.

Monseigneur de Bérythe, pour se conformer aux ordres du pape, qui avait expressément défendu aux vicaires apostoliques de montrer leurs pouvoirs à qui que ce fût, s’ils en étaient requis par voie d'autorité ou de justice, répondit au grand-vicaire que, n’étant pas sujet du roi de Portugal, encore moins de l’archevêque de Goa, il ne pouvait obéir à sa sommation sans donner atteinte aux droits du Saint-Siége, duquel il tenait ses pouvoirs, mais qu’il offrait de les lui montrer en particulier, comme à son ami. C’est ce qui fut exécuté le lendemain. Le grand-vicaire en parut très-satisfait, et en fit le rapport à tous les Portugais du camp.