Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 104 —

arrivée tous les prêtres et tous les religieux qui étaient dans la ville ; la plupart d’entre eux vinrent rendre visite au prélat, selon la coutume du pays.

Après une retraite de quarante jours, qu’il fit avec ses missionnaires, pour y reprendre l’esprit du recueillement, prévoir et préparer, les choses qui regardaient la mission, monseigneur de Bérythe commença à fréquenter les Portugais, il s’appliqua à se perfectionner dans leur langue, à les entretenir des vérités de la religion, et à former avec les plus distingués des liaisons qui pussent lui être utiles dans la suite.

Cependant, il apprit qu’on faisait courir contre lui mille bruits désavantageux. On révoquait en doute s’il était évêque, et si ses missionnaires étaient prêtres. On affectait de dire que de toutes les lettres qu’on avait reçues d’Europe, pas une ne disait un seul mot de ces prétendus envoyés du Saint-Siège ; qu’on ne devait pas croire des inconnus sur leur parole ; qu’on avait bien vu d’autres imposteurs dans le monde, qui se paraient de la dignité épiscopale et du caractère de la prêtrise, pour s’introduire et pour s’accréditer dans des pays éloignés ; qui couvraient de mauvais desseins sous de beaux dehors de religion et de piété, et