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pauds y viennent trouver la mort et s’y confire en grande quantité. Deux grands hangars, de cinquante mètres chacun, suffisent non-seulement pour contenir tout le matériel de la fabrique, mais encore pour y loger les deux cents ouvriers qui y sont employés. Ce fut dans un de ces hangars que je célébrai les saints mystères en présence de deux cents néophytes qui, presque tous, communièrent et reçurent le sacrement de confirmation.

De là, je remontai le fleuve et, laissant la branche qui vient de l’est, je pris celle qui vient du nord. La quantité innombrable d’oiseaux aquatiques qui bordaient les deux rives amusaient bien mes gens qui en tuèrent un bon nombre. La nuit, nous nous arrêtâmes à un petit temple désert auprès duquel on fit cuire le riz. Étant entré avec une torche dans ce petit édifice, je fus surpris et presque effrayé de le voir rempli d’énormes têtes de crocodiles ; j’en mesurai qui avaient près d’un mètre de long. Le lendemain, sur le soir, nous arrivâmes à Korajok. Cette ville, d’environ 5,000 âmes, est située au pied de hautes montagnes, sur les bords d’une jolie rivière qui est encore navigable à deux journées au dessus. Elle est habitée par des Lao et quelques Siamois qui cultivent le