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pêche y est d’une abondance incroyable ; en traversant le marché, on ne voit que des monceaux de poissons de toute espèce, et pour un fuang (environ sept sous), j’en avais assez pour nourrir pendant un jour les quinze personnes qui étaient avec moi. Les habitants, au nombre de 6,000 Siamois et Chinois, sont tous marchands ou pêcheurs. Cette province est très-bien cultivée et très-fertile elle produit du riz, du sucre, du tabac excellent, des fruits et des légumes en abondance ; elle possède aussi de vastes salines et des mines inépuisables de coquillages que les Chinois exploitent pour faire de la chaux.

Après avoir visité tous mes chrétiens dispersés dans les plantations de tabac et de cannes, prenant une barque à rames plus longue et plus légère, j’entrai dans le fleuve de Bang-Pakông que je remontai une douzaine de lieues, et j’arrivai à la ville de Pëtriu, défendue par une citadelle où réside le gouverneur. La population dispersée le long des deux rives, peut monter à 10,000 âmes. Toute la province, qui est une plaine immense, consiste en rizières, en jardins et en plantations de cannes à sucre. Elle compte une vingtaine de sucreries toutes tenues par des Chinois. Je logeai