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soif et toutes sortes de privations. Leur physionomie, surtout celle des femmes, porte l’empreinte de la douceur et de la bonté.

L’habillement des hommes est une espèce de toge à manches larges et courtes, qui descend jusqu’à mi-jambes ils se serrent les reins avec une ceinture et s’enveloppent la tête avec une pièce de toile. Ils gardent les cheveux longs et ont les oreilles percées pour y introduire quelques jolies plumes d’oiseaux et des petits cylindres creux en argent. Les femmes portent un sarong, ou jupe, sur lequel elles ont une veste parsemée de grains de verre ou de petits fruits qui forment des dessins bizarres, Elles ont aussi plusieurs colliers et s’enveloppent la tête d’un large tissu dont elles laissent flotter les deux bouts sur leurs épaules. Leurs longues oreilles, percées d’un large trou, sont ornées de fleurs, de pierres fines ou de bijoux d’or ou d’argent.

Les cabanes des Karieng sont faites de bambous et n’ont, pour y monter, qu’une espèce de juchoir ; des bambous, des calebasses, quelques corbeilles et des nattes grossières, voilà tout leur ameublement. Très-souvent ces huttes ne leur servent que pour un an ; car, de même que les Lao, ils ont