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mis en usage par les Xông pour y arriver. Ils préparent une grande quantité de lames d’un bois très-dur et les enfoncent une à une dans l’arbre sur lequel ils veulent monter, de manière à poser un pied sur une de ces lames et tenir l’autre d’une main. Avant de faire cette ascension périlleuse, ils ne manquent jamais de faire un sacrifice au génie du lieu, puis, quand ils se sont approchés le plus près possible des rayons de cire, à l’aide d’un long et léger bambou, ils les détachent peu à peu et les précipitent en bas. Il faut observer qu’ils ont eu la précaution de chasser l’essaim d’abeilles le jour précédent par une fumée continuelle et abondante.

Quant à la récolte du goudron, elle se fait de la manière suivante : à coups de hache ils font une entaille très-profonde, en forme de petit four, au pied d’un gros arbre résineux ; on y allume du feu qu’on éteint bientôt : l’huile ou goudron distille et s’amasse au fond du creux d’où les Xông la puisent tous les jours. Ce goudron est d’un grand usage ; mêlé avec de la résine, on s’en sert pour goudronner les barques ; quand il est bien limpide, il est propre à la peinture. Si l’on veut faire des torches, on creuse un trou en terre, on y jette des morceaux