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des pays environnants. Aussi, il n’est pas facile de faire leur portrait, puisque c’est une race mêlée qui tient du Karieng, du Siamois, du Lao et du Cambogien.

L’habillement des hommes consiste en une simple toile serrée autour des reins, celui des femmes est une jupe d’étoffe grossière et rayée de diverses couleurs. Leurs mœurs ont beaucoup de ressemblance avec celles des Karieng dont nous parlerons plus bas. On dit qu’ils empoisonnent les puits et les fontaines qui les avoisinent, afin d’ôter aux étrangers l’envie de venir communiquer avec eux. Ils abattent des bois de construction, vont recueillir dans les forêts la gomme gutte, la cire, le cardamome, du goudron, des résines, du bois d’aigle et autres productions, et, à l’époque des grandes eaux, ils viennent vendre leurs marchandises à Chanthabun, où ils se procurent des clous, des haches, scies et gros couteaux, du sel, du kapi et autres objets de stricte nécessité.

Pour eux, la récolte de la cire est une opération périlleuse ; les abeilles, presque aussi grosses que les hannetons, établissent leurs rayons énormes sur les branches supérieures d’un arbre colossal de cent cinquante pieds de haut. Or, voici l’expédient