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les habitants se livrent aux jeux, vivent dans l’oisiveté jusqu’au mois de juin, où ils recommencent à labourer leurs champs. Presque tous les marchés se font par échanges ; le sel joue un très-grand rôle dans les transactions, car il vient de Bangkok, et se vend très-cher à Xieng-Mai. Les femmes sont plus actives et plus laborieuses que les hommes ; aussi ont-elles assez d’empire pour chasser leurs maris quand elles n’en sont pas contentes. Il y a à Xieng-Mai quantité de pagodes, où vivent dans l’oisiveté une foule de jeunes talapoins, qui savent à peine lire, et qui sont d’une immoralité révoltante.

Sur la haute montagne, au pied de laquelle est située Xieng-Mai, il y a un vestige des pieds de Buddha, qui est en grande vénération, et il s’y fait tous les ans un pèlerinage considérable.

À trente-cinq lieues au nord de Xieng-Mai, est une ville appelée Xieng-Rai, située sur une rivière qui descend à Molmein. Cette ville a été maintes fois prise et reprise, détruite et rebâtie, tantôt par les Birmans, tantôt par les Lao, qui sont allés de nouveau la coloniser en 1844.

Le commerce principal de Xieng-Mai consiste en riz, coton, ivoire, encens, laque, cire, bois de