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entourées d’arbres et de petits jardins, de sorte qu’il n’est pas aisé d’en estimer la population, qui peut monter à environ 50,000 âmes, en comptant les faubourgs qui sont hors des murailles. À la distance de trois ou quatre cents mètres des fortifications, coule le Më-Nam, dont les bords sont en partie garnis de maisons habitées par des banqueroutiers de Bangkok, qui se sont réfugiés là, en changeant de nom, pour éviter les poursuites de leurs créanciers.

Les cochons, les poules, l’arak et le riz sont à très-bon marché ; mais il y a peu de poisson et presque pas de légumes. L’argent est si rare, que peu de familles sont à même d’acheter de la viande. On vit communément de riz, sans autre assaisonnement que du piment rouge et des petits poissons broyés dans la saumure et à demi-pourris. Les vaches y sont en grand nombre, mais très-petites, et n’ont presque pas de lait. On se sert des bœufs pour le labourage et le transport du riz, du coton et autres marchandises. Les éléphants y sont aussi très-communs, et y sont employés pour les voyages, pour la guerre, pour traîner des arbres et porter de lourds fardeaux. La culture se borne au riz et aux légumes ; dès que les récoltes sont faites,