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un endroit fertile dans la forêt voisine, en abattent tous les arbres, et y mettent le feu, ce qui donne à la terre une fécondité surprenante. Ils vendent aux Chinois de l’ivoire, des peaux de tigres et d’autres animaux sauvages, de la poudre d’or, des minerais d’argent et de cuivre, la gomme gutte, le cardamome, la laque, de la cire, des bois de teinture, du coton, de la soie et autres marchandises qu’ils échangent contre de la vaisselle, des verroteries et autres petits objets de Chine.

Les Lao ne sont pas faits pour la guerre ; soumis dès le principe aux rois voisins, jamais ils n’ontsu secouer ce joug pesant, et s’ils ont tenté quelques révoltes, ils n’ont pas tardé à rentrer dans le devoir, comme un esclave rebelle quand il voit son maître irrité s’armer d’une verge pour le punir.

La médecine est très en honneur parmi eux ; mais c’est une médecine empirique et superstitieuse. Le grand remède universel, c’est de l’eau lustrale qu’on fait boire au malade, après lui avoir attaché des fils de coton bénits aux bras et aux jambes, pour empêcher l’influence des génies malfaisants. Il faut avouer cependant qu’ils guérissent, comme par enchantement, une foule de maladies avec des plantes médicinales inconnues en Europe, et