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courez plus ça et là. Alors la mère retourne à la maison.

X. UNE MARCHANDE AVEC UNE MARCHANDE.

Il y avait deux marchandes, l’une s’appelait Chëm, l’autre Chan. La marchande Chëm était dans le marché de la ville, madame Chan dans le marché sur le fleuve. De grand matin madame Chëm descendit dans sa barque, alla au marché qui se tient sur le fleuve, vit madame Chan qui vendait des bananes et des attes et elle les examinait. Madame Chan, sachant certainement qu’elle voulait acheter des bananes et des attes, lui adressa alors ces paroles flatteuses et douces : Ô ma mère ! mère qui viens en conduisant cette barque avec les rames, j’invite ma mère à s’arrêter ici et à acheter une partie de mes bananes et de mes attes ; ô madame, mère bienfaitrice, mes fruits sont beaux et invitent à les manger, ô madame ! La marchande Chëm s’arrête et demande le prix : Or je dis, les bananes odorantes de ma mère, combien pour un fûang ? — Mes bananes, quarante pour un fûang, ô madame ! Les attes de ma mère, combien pour un fûang, madame ? — Trente