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composé d’une série semi-circulaire de timbres suspendus sur des ficelles, et sur lesquels le musicien frappe avec deux petits marteaux de bois qu’il tient à chaque main. Quand les timbres sont bien justes, et que le joueur est habile, les sons de cet instrument sont très-harmonieux, et cependant si forts qu’on les entend d’un quart de lieue et plus. L’harmonica dont ils se servent est tantôt en plaques de bois sonore, tantôt en plaques d’airain. Ils ont plusieurs espèces de violons dont le plus petit est formé d’une moitié de coco fermée par de la peau de boa ; il rend des sons criards et très-aigus. Leur guitare est presque aussi agréable que celle d’Europe. Ils ont plusieurs sortes de flûtes, une entre autres dans laquelle on souffle par le nez. Outre les grandes cymbales, ils en ont encore une petite espèce dont le son aigu et perçant est d’un très-bon effet ; leurs tambours sont faits de peau de bœuf, ils en ont cinq espèces dont quelques-uns ressemblent à un cône allongé, et ne se frappe que d’un côté. Dans leurs cérémonies funèbres, ils se servent d’une sorte de clarinette criarde dont le son est vraiment très-lugubre. Le taché est un instrument très-curieux ; c’est comme une longue guitare à cordes métalliques ; elle est posée à terre,