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cine dans le pays, ce qui n’empêche pas que la petite vérole emporte quelquefois le tiers des enfants. Les grandes personnes sont sujettes à la dyssenterie dont on guérit le plus souvent. Les fièvres intermittentes sont assez ordinaires, sans être dangereuses mais les fièvres malignes, qu’ils appellent fièvres des bois, sont presque toujours mortelles heureusement qu’elles sont rares. Depuis une trentaine d’années le choléra asiatique sévit de temps en temps avec plus ou moins d’intensité. Les Siamois prétendent que toutes leurs maladies viennent du vent ; pour dire que quelqu’un a eu une attaque, ils disent que le vent l’a pris ; aussi font-ils grand usage du camphre, de l’ammoniaque, poivre, gingembre et autres excitants pour chasser le mauvais vent du corps des malades. Il paraît que le mal vénérien est assez répandu dans la classe des riches, ce qui est une juste punition de la polygamie et de leurs débauches. Il y a quelques lépreux, et plus encore de gens couverts de dartres incurables. Quant aux autres plaies, les médecins ont des onguents ou des emplâtres très-efficaces pour les guérir.