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nombre et la qualité des arbres. Chaque durion paie un tical ; le manguier, le mangoustan, le jacca, etc., paient un salung ; une touffe de bambous, un fùang, et ainsi des autres arbres à proportion de la valeur des différents fruits. L’impôt une fois fixé, on paie tous les ans la même somme, sans avoir égard aux mauvaises années ni au dépérissement des arbres ; mais aussi le propriétaire est libre de planter de nouveaux arbres autant qu’il voudra, sans que l’impôt subisse d’augmentation. Les plantations de cannes à sucre, de poivre, de tabac, etc., sont sujettes à des impôts fort onéreux ce qui fait que souvent le maître abandonne sa plantation, faute de pouvoir continuer avec profit.

MONOPOLES.

On raconte qu’il y a une quarantaine d’années, le monopole était inconnu à Siam. Un ambassadeur anglais ayant fait entendre au roi qu’il était indigne de Sa Majesté de faire le commerce et qu’il valait mieux se créer des revenus fixes en donnant à ses sujets le monopole de certaines marchandises, son avis fut très-goûté du monarque,