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le roi dislribue la paie à tous les fontionnaires du royaume, ce qui dure environ douze jours. Les grand princes reçoivent chacun vingt livres d’argent (la livre est de 80 ticaux ou 240 francs). Les ministres en reçoivent autant ; la solde des phaja est de douze à deux livres d’argent ; celle des phra et des luáng est de cent vingt à soixante ticaux ; les employés subalternes ne reçoivent que de quarante à seize ticaux ; enfin, les simples soldats, satellites, médecins, ouvriers et autres, sont payés à raison de dix ou douze ticaux seulement. Toute la masse du peuple est sujette au service royal, qu’ils appellent raxa-kan ; il faut cependant en excepter tous les Chinois venus de Chine, car leurs enfants qui sont nés à Siam sont tenus au même service que les indigènes. Le roi a imaginé une singulière manière de taxer les Chinois ; tous les trois ans on leur attache au poignet une grosse ficelle, au nœud de laquelle on appose un sceau avec la résine de laque, et on leur délivre en même temps un billet scellé, moyennant la somme de cinq ticaux ou quinze francs. Ils doivent garder ce sceau pendant près d’un an ; il n’y a que les riches marchands chinois qui, en payant triple taxe, peuvent se soustraire a cette honteuse servitude.