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reçoivent cependant une solde annuelle qui suffit à peine pour leur entretien. Aussi arrive-t-il très-souvent que, parmi ces princes dont le nombre s’élève à deux ou trois cents, les uns opprimentle peuple, commettent toute sorte d’injustices, poussent quelquefois l’audace jusqu’à voler les filles ou les esclaves des gens du peuple, et les autres sont obligés de se livrer au commerce, à la médecine et même à quelque humble métier pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Parmi les princes qui sont en dignité, quelques-uns sont la terreur du pays ; ils envoient leurs satellites demander et prendre çà et là tout ce qui leur fait plaisir, ils ravissent les jeunes filles pour en faire des concubines, et les jeunes garçons pour en faire des comédiens ; car chacun d’eux a son théâtre, son orchestre et sa troupe d’acteurs et d’actrices. Voici le catalogue des dignités princières : la première, le grand maître des chevaux et des éléphants la deuxième, le chef des corvées royales ; la troisième, le grand chef des nations étrangères ; la quatrième, l’inspecteur de l’agriculture la cinquième, le ministre de la justice ; la sixième, le chef du tribunal royal ; la septième, le second maître des chevaux et des éléphants la huitième,