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Ils témoignaient leur impatience en détachant de vives ruades dans la foule. Le cortége fut joint en cet endroit par plusieurs Arabes, Persans et Juifs, tous dans les riches costumes de leurs pays respectifs. Après un court délai, provenant du choix que chacun faisait d’un cheval, tout le monde se trouva monté. Mais à cause du peu de longueur des étriers, on avait les genoux presque à la hauteur du menton. On avança, à travers la multitude, jusqu’à la seconde porte, où les officiers durent laisser leurs epées, l’étiquette ne permettant pas de paraître armé devant le roi.

Le cortége fut reçu dans la salle de justice par le phaja-phi-phatkôsa qui se montra plein d’expansion. On offrit du thé, du bétel et des cigares, pendant qu’on attendait que le roi daignât faire annoncer qu’il était prêt à recevoir l’ambassade.

À la seconde porte, des files de soldats, embarrassés d’uniformes rouges et verts et portant des armes de différentes sortes, garnissaient, au nombre de plusieurs milliers, les diverses avenues. Tous les fusils étaient munis de leurs baïonnettes, et chaque baïonnette de son fourreau. Les artilleurs étaient armés de larges épées qu’ils se tenaient prêts à dégainer. Des porteurs de piques et de