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d’or et d’argent à leur suzerain. Pour donner une idée de la manière de recevoir un ambassadeur à Siam, j’extrais ce qui suit d’une relation de M. Edmond Roberts, chef d’ambassade des États-Unis d’Amérique, arrivé à Siam à la fin de mars 1836, sur le vaisseau le Peacock, accompagné de la corvette l’Entreprise.

Le 16 avril avait été fixé d’avance pour la réception de l’ambassade américaine à l’audience du roi. À neuf heures, accompagné de vingt-deux officiers de l’escadre en grande tenue, M. Roberts s’embarqua dans trois gondoles mises en mouvement chacune par trente rames. Les bateaux avancèrent rapidement au son de la musique. Les Américains furent étonnés de la foule de spectateurs qui attendaient leur débarquement. Des officiers de police armés de rotins et de bambous, dont ils faisaient un fréquent usage sur les épaules nues des Siamois, étaient constamment occupés à déblayer le chemin devant le cortége.

À l’entrée de la première porte, on trouva une quantité de petits chevaux de selle, caparaçonnés dans le style oriental et accompagnés chacun de deux palefreniers. La scène était aussi nouvelle pour ces animaux que pour les officiers américains.