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La nature étant très-précoce dans les pays chauds, on marie les enfants de bonne heure, ordinairement de quinze à dix-sept ans ; cette mesure est très-sage, car si l’on diffère trop, les jeunes filles se laissent débaucher par les jeunes gens et s’enfuient loin du toit paternel avec leur amant. Après avoir vécu ensemble un mois ou environ, le couple fugitif revient et se fait reconduire au logis par des personnes de considération ; la fille demande pardon à ses père et mère ; le jeune homme, muni des présents ordonnés par les lois, à savoir : des langoutis, des bassins, des cierges et des fleurs, se fait présenter aux parents de la fille, se prosterne trois fois en demandant pardon, et les personnages qui l’ont introduit entrent en pourparlers, offrent telle ou telle somme ; bientôt le mariage est conclu. Si les parents refusent, il faut avoir recours à la justice qui arrange elle-même le mariage. Ces échappées de filles, avec leurs amants, sont chose très-commune et ont pour cause la cupidité des parents qui voudraient attendre des occasions plus avantageuses de marier leurs enfants.

Quand le père et la mère songent à établir un de leurs garçons, il faut qu’ils envoient un ou deux personnages faire la demande aux parents de