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dans les soins du ménage. Tous les matins, assises respectueusement devant la porte, elles distribuent l’aumône aux talapoins qui passent trois ou quatre fois par mois, elles vont offrir des fleurs à l’idole, des présents aux bonzes ; et, rassemblées dans une grande salle ouverte, elles entendent le sermon en répétant : Satu ! satu ! (C’est très-bien ! bravo !) Les filles du peuple sont de bonnes ouvrières ; elles aident leur parents dans la culture des champs ou des jardins, et font le commerce avec une petite barque qu’elles mènent très-habilement.

Les enfants ont beaucoup de respect pour leurs parents, ce qui vient peut-être de ce que les père et mère ont un pouvoir absolu sur leurs enfants jusqu’à ce qu’ils soient établis ; ils peuvent les battre, les mettre aux fers et même les vendre comme de vils esclaves. Dès qu’une famille a des dettes qu’elle ne peut payer, elle vend un ou plusieurs de ses enfants pour se libérer ; voilà pourquoi plus on a d’enfants et plus on se croit riche. Dans la classe pauvre, la plupart des filles sont vendues à ceux qui les demandent en mariage ; elles ne sont pas regardées comme esclaves pour cela, mais bien comme épouses légitimes.