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pour quelque temps, afin, dit-on, de payer la dette de reconnaissance aux pères et mères. Ils supposent que le mérite acquis par cette ordination est assez puissant pour tirer les parents de l’enfer s’ils viennent à y tomber. C’est pourquoi personne n’est exempt ; les fils du roi, eux-mêmes, doivent passer par la pagode et se faire ordonner talapoins pour quelques mois ; du reste, libre à chacun de défroquer quand il veut. Ceux qui craignent d’être employés aux corvées publiques ne se pressent pas de quitter l’habit jaune ; d’autres attendent qu’ils aient amassé un petit bien-être, au moyen des offrandes des fidèles et du prix de leurs sermons, pour sortir du monastère et aller se marier ; un très-petit nombre se fixe dans les pagodes par goût de l’étude et surtout pour y jouir des agréments qu’on y trouve.

L'éducation des filles consiste à savoir faire la cuisine et la sauce piquante, à faire des gâteaux, enrouler les cigares et les feuilles de bétel. Très peu savent coudre, ce qui n’est pas étonnant dans un pays où les vêtements sont tout simplement des pièces d’étoffe sans coutures. Elles vont chercher le bois ; elles cueillent les légumes et les fruits, puisent l’eau, battent le riz et aident leur mère