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toupet dans le temple des ancêtres ; il revêt un langouti blanc au lieu du rouge qu’il portait ; après quoi la procession se dirige vers la montagne factice ; le prince s’y lave dans un bassin qui est au bas, puis il monte au pavillon avec quatre grands seigneurs pour y accomplir quelque cérémonie superstitieuse dont on garde le secret.

C’est après et quelquefois avant la cérémonie de la coupe des cheveux que les parents envoient leurs garçons à la pagode pour apprendre à lire et à écrire. Là, ces enfants servent de rameurs et de domestiques aux talapoins qui, en retour, leur partagent les aliments qu’on leur offre, et leur donnent chaque jour une ou deux petites leçons de lecture ; tout le reste du temps est employé à se promener, à badiner et à s’amuser. Il est de fait que sur cent enfants qui ont passé huit ou dix ans à la pagode, il n’y en a pas vingt qui sachent lire et dix qui sachent écrire quand ils sortent de ces monastères diaboliques. L’éducation qu’ils y ont reçue consiste surtout à avoir appris la paresse, la corruption des mœurs et mille fables absurdes. Ce n’est pas assez d’avoir été domestiques des talapoins, la religion bouddhiste exige que ces enfants se fassent ordonner bonzes, au moins