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pour lui une offrande en argent dans un grand bassin d’or ou de cuivre. Cette collecte, qui monte quelquefois à plusieurs milliers de francs, devient le profit des parents et sert à remonter leurs affaires. Ce jour-là il y a table ouverte dans la famille ; on mange, on boit, ou fume, on mâche le bétel, on joue aux cartes ou aux dés. Les riches font en outre jouer la comédie et prolongent la fête deux ou trois jours. Quand le roi fait cette cérémonie pour son fils, il fait élever une montagne factice, avec un sentier pour parvenir au sommet où l’on dresse un pavillon. Au jour fixé, on organise une procession composée de mandarins, de soldats et de plusieurs centaines d’enfants de toutes les nations qui sont à Siam, dans un brillant costume et tenant en main des fleurs de nymphæa. Le jeune prince, chargé de colliers et de bracelets d’or, est porté sur sa chaise au son des instruments. Le cortége étant arrivé devant les appartements du roi, le prince va se prosterner aux pieds de son père, qui le prend par la main et le conduit dans le temple où sont déposées les cendres de leurs ancêtres. Le jeune prince se prosterne et les adore ; ce qu’il répète trois jours consécutifs. Le quatrième jour, on lui coupe le