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fourmi ou le moustique qui leur suce le sang. Une fois, je voulais exiger de mon jardinier qu’il tuât les scorpions ou les serpents qu’il rencontrerait en piochant la terre « Si cela est ainsi, me dit-il, je m’en vais chercher un autre ouvrier ; je ne peux pas me rendre coupable de meurtre pour un méchant salaire. » À certaines époques de l’année, les personnes riches achètent des barques toutes pleines de poissons, qu’elles font ensuite jeter à la rivière, par le seul motif de commisération envers les animaux ; c’est par le même motif que le roi défend la chasse et la pêche tous les huitième et quinzième jours du mois.

Les Siamois sont très-obéissants et témoignent un respect extraordinaire pour l’autorité. Sans parler de la vénération qu’ils ont pour le roi, auquel ils rendent des honneurs presque divins, ils témoignent aux princes, aux mandarins et en général à tous leurs supérieurs, un respect profond et une obéissance parfaite. La vieillesse est très en honneur parmi eux ; les enfants se montrent pleins d’égards, de respect et d’attention envers leurs père et mère, et il n’y a pas d’affront auquel ils soient plus sensibles qu’à une injure envers les auteurs de leurs jours.