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cer dans les métiers et les arts industriels ; mais comme le roi prend à son service tous ceux qui réussissent dans quelque profession, ils n’osent pas produire leurs talents, et ne travaillent, pour ainsi dire, qu’en cachette.

Cette nation est remarquable par sa douceur et son humanité ; dans la capitale qui est très-populeuse, il y a rarement des disputes sérieuses ; un meurtre est regardé comme un accident très-extraordinaire, et quelquefois l’année entière se passe sans qu’il y en ait eu un seul. Les Thai reçoivent les étrangers avec bienveillance ; ils sont très-zélés pour procurer le bien-être aux voyageurs ; les particuliers font, à leurs frais, des sentiers en briques et des ponts en planches ; ils bâtissent, de distance en distance, le long des rivières, des salles d’asile où les voyageurs peuvent s’abriter, faire la cuisine et passer commodément la nuit. Les femmes poussent l’attention jusqu’à puiser tous les jours de l’eau dont elles remplissent une grande jarre, placée le long de la route, pour étancher la soif du voyageur. Ce n’est pas seulement envers les hommes que les Thai exercent leur humanité, mais encore envers les animaux ; ils auraient scrupule de tuer un animal quelconque, même une