Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 204 —

raient scandalisés d’entendre un prêtre parler avec zèle et véhémence dans son prône. Ils sont paresseux, inconstants, distraits et surtout grands demandeurs. Quand ils voient quelque chose de curieux entre les mains d’un étranger, ils désirent l’avoir ; mais aussi, quand ils ont reçu, ils sont très-empressés d’offrir des petits cadeaux pour montrer leur reconnaissance. Ils ont l’esprit aumônier et ne laissent jamais partir un pauvre sans lui donner des cauries, du riz ou des fruits. Le roi lui-même distribue ou fait distribuer tous les jours des comestibles à plusieurs centaines de pauvres. À l’extérieur, les Thai sont très-réservés en ce qui concerne les rapports avec les femmes, et leurs lois sont très-sévères sur cet article. La moindre caresse faite à une femme donne souvent lieu à un procès, et celui qui est convaincu d’avoir pris quelque liberté avec la fille ou la femme d’un autre, court quelquefois risque de se voir vendre comme un vil esclave. Les Thai sont très-amateurs des jeux et des divertissements, et on peut dire qu’ils passent presque la moitié de leur temps à s’amuser. Ils sont spirituels et intelligents, et ils imitent fort bien certains objets d’art qui viennent d’Europe. La plupart désireraient beaucoup s’exer-