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bitent surtout les marais et les petits canaux, dans des trous qu’elles se creusent elles-mêmes ; elles se tiennent à l’orifice du trou, la gueule ouverte et très-dilatée, et lorsqu’un poisson y entre imprudemment, elles referment la gueule avec un claquement sec, comparable au bruit d’un coup de fouet, et puis dilatant leur gosier, elles avalent leur proie.

COQUILLAGES.

Le littoral du golfe de Siam est très-riche en coquillages de toutes espèces. On y trouve des huîtres en quantité, mais on ne les mange pas, parce qu’on dit qu’elles sont trop froides et indigestes. Le long du rivage de la mer, on plante des milliers de pieux, auxquels viennent s’attacher les moules, qui s’y multiplient à tel point que, au bout de deux ou trois mois, quand on vient arracher les pieux, on y trouve une agglomération de moules qui pèse deux ou trois cents livres. Il y a trois espèces de moules, dont la plus petite, qui n’est pas plus grosse qu’une fève, est excellente à manger.

Les petits coquillages appelés porcelaine, dont les Siamois se servent en guise de petite monnaie, se trouvent en abondance sur les bancs de sable.