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quelquefois la grosseur de la cuisse, mais il n’est pas long en proportion ; il a la peau rude, tannée, et ne jouit d’une certaine agilité que lorsqu’il est dans l’eau, car si vous le mettez à terre, il avance lentement à la manière des sangsues. Il se tient surtout en embuscade à l’entrée des canaux et des étangs pour saisir au passage le poisson qui entre ou qui sort.

Il y a une espèce de vipère un peu plus petite que le bras, dont la peau est noire et luisante ; sa morsure est mortelle, à moins qu’on ne la brûle sur-le-champ. Dès qu’il aperçoit quelqu’un, ce serpent s’élève, gonfle sa tête en forme de cuiller, et fait entendre un sifflement aigü. Heureusement pour le pays, cette espèce de vipère est assez rare autour des habitations. Il y a des enchanteurs de serpents qui élèvent des vipères et les font danser en public ou bien les font battre entre elles ; ils se les entortillent autour du cou, ils les irritent, ils se font mordre et leur font exécuter différents jeux, sans en éprouver aucun mal. Ou ces jongleurs ont soin de tirer d’avance le venin des vipères à mesure qu’il se forme, ou il faut avouer qu’ils ont des antidotes bien efficaces.

Le serpent de feu est ainsi appelé parce qu’il