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il entre dans le Më-Nam, et dans une demi-journée il vient jeter l’ancre au milieu de la capitale, par une profondeur de cinquante à soixante pieds. Il est rare de trouver un port aussi vaste, aussi sûr et si commode car il n’y a à craindre ni bancs de sable, ni écueils, ni tempêtes, et il pourrait y tenir jusque dix mille navires. Ajoutez à cela qu’on est à portée des boutiques flottantes, du bazar et des magasins, et que la provision d’eau est très-facile à faire, puisque l’eau du fleuve est excellente.

Il me paraît utile de consigner ici une méthode fort simple de purifier l’eau des rivières, méthode qui est généralement usitée à Siam. Dans cent litres d’eau, par exemple, jetez une cuillerée à café d’alun en poudre, agitez avec un bâton pendant une ou deux minutes, et laissez reposer. Dans une heure ou deux l’eau devient très-limpide, et il se forme au fond du vase un dépôt abondant. Tous ceux qui ont quelques notions de chimie comprendront aisément que cette méthode est bien préférable à une simple filtration, parce que l’alun décompose les sels d’urine et autres sels insalubres, tandis que le filtre ne peut en dépouiller l’eau qui retient toutes les matières salines en dissolution.

Il faut observer néanmoins que les navires d’un