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puisqu’elle meurt et se dessèche tous les ans au mois de décembre ; il n’en reste qu’une bulbe qui, au mois de mars de l’année suivante, pousse une nouvelle tige vigoureuse, laquelle grimpe après les arbres. On ne tire pas parti des raisins de cette vigne ; les oiseaux en font leur pâture.

Parmi les productions végétales qui servent aux besoins domestiques, le bambou tient une des premières places, car c’est avec le bambou qu’on bâtit la plupart des maisons, qu’on fait des paniers, des nattes et des vases de tout genre. Le bambou est un arbre ou plutôt un roseau à nœuds plus ou moins espacés, creux, de la grosseur de la jambe, qui croît rapidement et s’élève à la hauteur de cinquante à soixante pieds dans l’espace de quelques mois. Il pousse des rejetons qui bientôt forment une touffe compacte consolidée par une multitude de petites branches épineuses, entrelacées. Ordinairement, dans une seule touffe, on compte plus de cent bambous. Les nouvelles pousses sont tendres presque comme la rave ; on les coupe en tranches minces, on les laisse macérer quelque temps dans de l’eau de riz avec un peu de sel ; elles fermentent et deviennent un comestible tendre et savoureux qui entre dans les ragoûts de viande et