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rient, jusqu’à la mer, une quantité incalculable de limon ; or, ce limon ne se mêle pas à l’eau salée, comme je m’en suis convaincu par mes propres yeux, mais il est ballotté et refoulé par le flux et reflux sur les rivages où il se dépose peu à peu, et à peine s’est-il élevé au niveau de l’eau qu’il y croît des plantes et des arbres vigoureux qui le consolident par de nombreuses racines. J’ai tout lieu de croire que la plaine de Siam s’est accrue de vingt-cinq lieues en largeur sur soixante en longueur, ce qui ferait une étendue de quinze cents lieues carrées.

J’avais lu dans un ouvrage de géologie, qu’on a trouvé en Amérique des traces de pattes d’oiseaux et autres animaux profondément empreintes dans des rochers ; or, j’ai découvert précisément la même chose dans ma course à la montagne de Para-Bat. Comme je me promenais autour d’une source qui jaillit au bas de cette montagne, j’aperçus une empreinte qui me parut être celle du pied d’un tigre j’appelai mes gens, qui dirent tous que c’était en effet la trace d’un tigre bientôt nous en découvrîmes d’autres, et de plusieurs espèces d’animaux ; nous vîmes des traces d’éléphants, de cerfs et de grands oiseaux. Toutes ces empreintes