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le flux et le reflux s’y font encore sentir au point qu’à la marée basse les barques un peu grosses se trouvent à sec sur les bancs de sable et ne peuvent plus avancer. Voyant donc qu’il me serait difficile d’aller plus au nord, je pris le parti de redescendre jusqu’à Nakhon-Xaisi ; là est un petit canal qui fait communiquer cette rivière avec le fleuve de Bangkok. Mais, comme il est peu profond, et qu’on ne pourrait pas ramer aisément, on attache toutes les barques les unes à la suite des autres et on les fait tirer par des buffles vigoureux moyennant un léger salaire donné à ceux qui ont affermé ce singulier genre de transport. Ayant donc fait tirer ma barque avec les autres, le 29 juin j’étais de retour à notre collége de Bangkok.

Le 15 février 1849, je partis de Juthia et remontai la rivière qui vient du nord-est, rencontrant tout le long de la route quantité de belles barques pavoisées chargées de monde en habits de fêtes ; les femmes et les filles en écharpes de soie, ornées de leurs colliers et bracelets en or, faisaient retentir l’air de leurs chansons, auxquelles répondaient des troupes de jeunes gens laïques et talapoins, avec accompagnement d’un bruyant orchestre. C’étaient de joyeux pèlerins qui allaient