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ou bois de campêche dont on se sert pour teindre en rouge.

Au dessus de Ràpri les rivages s’élèvent et deviennent plus sauvages ; le fleuve, plus rapide et moins profond, roule sur des bancs de cailloux, et les barques n’avancent qu’avec peine ; aussi faut-il quatre journées de pénible navigation pour arriver à Kanburi ou Pak-Phrëk, ville fortifiée, capitale de la province la plus à l’ouest. Là le fleuve se partage en deux ; la branche qui vient de l’ouest découle d’une vallée habitée par les Karieng ; les gens de cette tribu exploitent d’abondantes mines de plomb. L’autre branche vient du nord à travers une vallée abrupte et sauvage presque inhabitée. Cette province fournit du sapan, du bois de fer, des bambous fins et divers bois de construction. Les Chinois font de grandes plantations de tabac, d’ignames et de patates ; les autres habitants cultivent le riz, vont à la chasse, à la pêche, font des torches, construisent des barques, coupent les bambous et autres bois ; ils en composent de longs radeaux pour les faire flotter et descendre le fleuve au temps des grandes eaux.

Après avoir passé quelque temps à visiter et administrer mes bons Chinois, qui chargèrent ma