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Je fus gardé en prison pendant deux jours, après quoi on me fit partir sous une escorte de quatre soldats qui se relevaient à chaque village, et on me ramena tambour-battant jusqu’à Mûang-Phrom, où j’arrivai à l’entrée de la nuit, exténué de faim et des fatigues d’une marche forcée. Le gouverneur de Mûang-Phrom, après avoir lu la lettre d’avis de celui de Nophaburi, s’écria : « À quoi bon arrêter ce prêtre inoffensif ? Geôlier ! va visiter sa barque, s’il n’a pas d’opium ou autre denrée prohibée par les lois, qu’on le laisse aller en paix. » Le geôlier ayant fait sa visite, je fus mis en liberté et je redescendis à Bangkok, attaqué d’une pleurésie qui faillit m’emporter.

Le 1er du mois de juin 1843, je partis de Bangkok pour aller faire la visite des chrétiens chinois dispersés dans les provinces de l’ouest, en suivant un canal bordé de jardins des deux côtés l’espace de huit lieues ; après quoi nous débouchâmes dans un vaste canal creusé de main d’homme et bien aligné qui mène à Mahá-Xai et Thá-Chin. Mahá-Xai est une petite ville qui n’a de remarquable que sa forteresse située au confluent formé par le canal et le fleuve. Thá-Chin, chef-lieu de la pro-