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POVR TROVVER ET CONNOISTRE LA TERRE

nommée Marne, de laquelle l’on fume les champs infertiles, ès pays et regions où elle est connue : chose de grand poids et necessaire à tous ceux qui possedent heritages.

Theorique.


I l me souuient auoir veu vn petit traité que tu fis imprimer durant les premiers troubles, auquel sont contenus plusieurs secrets naturels, et mesme de l’agriculture[1] : toutesfois combien que tu ayes amplement parlé des fumiers, si est ce que tu n’as rien dit de la terre qui s’appelle Marne : bien sçay-ie que tu as promis par ton liure de regarder s’il s’en pourroit trouuer en Xaintonge et autres lieux où ladite terre est encor inconnue. Ie me suis enquis plusieurs fois si tu aurois composé quelque autre liure où tu eusses parlé de ladite terre : mais ie n’en ay rien trouué : parquoy si tu en as quelque intelligence ou connoissance d’icelle, ne me le cele point : ce ne seroit pas bien fait à toy d’enseuelir vn secret vtile à la République.

Practique.

À la verité ie promis par mon liure que tu dis, de chercher de la Marne au pays de Xaintonge, par ce que pour lors i’estois habitant audit pays et y pensois finir mes iours ; et par ce que audit pays n’est aucune nouuelle de ladite Marne, et que i’en avois veu au pays d’Armaignac, i’eusse esté bien aise de laisser quelque profit ou faire quelque seruice au pays de mon habitation : et pour ces causes me suis efforcé d’auoir ample connoissance de ladite terre : toutesfois quand elle seroit conneüe ou commune aux autres pays comme elle est en la Brye

  1. C’est encore là, bien évidemment, le livre intitulé : Récepte véritable, imprimé durant les premiers troubles, et non point la Déclaration des abus et ignorances des médecins, dans laquelle il n’est nullement question d’agriculture.