DE L’ART DE TERRE,
de son vtilité, des esmaux
et du feu.
u m’as promis cydeuant de m’apprendre l’art de
terre : et lors que tu me fis vn si long discours des
diuersitez des terres argileuses, ie fus fort resiouy
pensant que tu me voulusses monstrer le total dudit
art ; mais ie fus tout esbahy qu’au lieu de poursuyure tu
me remis à vne autre fois : afin de me faire oublier l’affection
que i’ay audit art.
Cuides tu qu’vn homme de bon iugement vueille ainsi donner les secrets d’vn art, qui aura beaucoup cousté à celuy qui l’aura inuenté ? Quant à moy ie ne suis deliberé de ce faire que ie ne sçache bien souz quel titre.
Il n’y a doncques en toy nulle charité. Si tu veux ainsi tenir ton secret caché, tu le porteras en la fosse, et nul ne s’en ressentira, ainsi ta fin sera maudite : car il est escrit qu’vn chacun selon qu’il a receu des dons de Dieu qu’il en distribue aux autres : par ainsi ie puis conclure que si tu ne me monstres ce que tu sçais de l’art susdit, que tu abuses des dons de Dieu.
Il n’est pas de mon art, ny des secrets d’iceluy comme de plusieurs autres. Ie sçay bien qu’vn bon remede contre vne peste, ou autre maladie pernicieuse, ne doit estre celé. Les se-