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sence. Fatmé ! Mais on ouvre, & je crois entendre la voix de Zulime.

(Il entre, et ferme la porte au nez du Barbier qui accourt.)

Scène XI.

LE BARBIER, accourant avec empressement.

Seigneur Almanzor ! Seigneur Almanzor ! Ah ! je vois ce que c’est. Il a quelque affaire chez le Cadi, dont il a voulu me faire un secret. Mais non… le Cadi vient de sortir il n’y a qu’un moment… il a passé devant ma boutique… Ah, diable ! mais il a une très-jolie fille. Ce sera, sans doute, cette Zulime dont Arlequin m’a parlé. Ah ! ah ! je ne m’étonne plus s’il m’a donné tant d’impatience. Peste ! l’amour le tenait éveillé de bon matin !… Mais d’où vient m’en faire un mystere ? Bon ! demandez de la prudence aux jeunes gens ! j’aurais pû le servir, écarter les surveillans, les fâcheux… Si le Cadi allait rentrer ! Almanzor est très-heureux que je puisse observer ce qui se passe… Mais il me semble… non… Oui, je ne me trompe pas… c’est lui-même, c’est le Cadi. Ah ! les pauvres amans, les pauvres