Page:Palissot de Montenoy - Œuvres complètes, tome 1 - 1778.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soit de l’extravagant ! Barbier de malheur, finirez-vous ?

Le Barbier, se remettant à l’ouvrage.

Allez, Seigneur Almanzor, quand vous aurez à votre suite un homme tel que moi…

Almanzor.

Juste Ciel ! je ne pourrai donc pas me défaire de ce fâcheux ! au nom de Dieu, cruel Barbier, treve de discours : allez trouver votre Zantou & vos autres amis, bûvez, mangez, réjouissez-vous, & laissez-moi la liberté d’aller avec les miens…

Le Barbier.

Non, je n’abandonnerai pas ainsi le fils de mon généreux bienfaiteur. Il ne sera pas dit qu’on puisse me reprocher, dans Bagdad, une pareille ingratitude. Vos amis ne peuvent pas trouver mauvais que je vous accompagne : d’ailleurs, c’est une chose résolue : battez-moi, tuez-moi, je vous suivrai.

Almanzor, à part.

Ouf ! Dissimulons, & tâchons par la douceur d’éloigner ce misérable. (Haut.) Eh ! bien, voilà qui est fini, sans doute ?

Le Barbier.

À l’instant même.