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faire, je pourrais vous donner d’excellents conseils.

Almanzor, à part.

Que puis-je dire à ce misérable ? (Haut.) Des amis m’attendent à un festin qu’ils me donnent, pour célébrer le retour de ma santé.

Le Barbier.

Ah ! Seigneur, s’il est ainsi, je vous accompagne, & dès ce moment, je m’attache à votre service pour jamais. Je veux m’acquitter envers vous de tout ce que je dois à votre illustre pere. Aussi bien ma profonde science, & ma profession me donnent à peine de quoi vivre : malgré cela, je n’engendre point de mélancolie. Nous sommes quatre ou cinq amis de la même humeur ; Zantou qui vend des féves ; Aboumékarès qui arrose les rues, & Cassem de la garde du Calife, tous bons vivans, ni querelleurs, ni fâcheux ; silencieux, comme votre serviteur, & plus contens que le Calife lui-même. Chacun d’eux a sa petite danse, ou sa petite chanson pour amuser les passans. Je crois me rappeler celle d’Aboumékarès qui arrose les rues. (Il danse et chante avec Arlequin.) Balaba, balachou, balaba, balada, balachou.

Almanzor, en fureur.

Maudit Barbier !… traître d’Arlequin !… peste