Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
être me donner la préférence sur mes rivaux ; mais, Fatmé, le triste bonheur que de jouir d’un cœur à qui l’on aurait fait quelque violence ! non, je ne veux obtenir Zulime que d’elle-même.
Fatmé.
Voilà bien de la délicatesse.
Almanzor.
Et c’est un plaisir de plus que je dois à l’Amour. Mais n’aurais-je donc plus d’autre ressource ? Tu m’as promis de me servir, & je n’ai vécu, tu le sais, que sur cette espérance.
Fatmé.
Je ne sais, Almanzor ; mais Zulime ne ressemble point du tout aux autres femmes.
Almanzor.
Il est trop vrai, Fatmé ; nulle autre femme n’est comparable à Zulime.
Fatmé.
Je pourrais bien vous faire une confidence ; mais cela ne ferait qu’augmenter votre amour.
Almanzor.
Ah ! ne me cache rien.
Fatmé.
Vous m’en priez de si bonne grace ! apprenez donc que j’ai parlé à Zulime.