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Comparez donc les tems, & voyez où vous êtes.

Théophraste

Mais les comparaisons ne sont jamais parfaites.

Valere

Allons, vous aviez tort.

Théophraste

Allons, vous aviez tort.Je le sens, j’en rougis.

Cydalise

N’allez pas là-dessus demander mon avis ;
Je sais trop…

Valere, avec un ton de sentiment.

Je sais trop…Nous savons que vous êtes sublime.

Dortidius

Ce sont nos sentimens ; mais comme il les exprime !
Il sait tout embellir.

Cydalise, vivement.

Il sait tout embellir.Ah ! c’est la vérité.

Valere, lui baisant la main.

Vous me pardonnez donc cette vivacité ?

Cydalise

Je devrais le gronder, son esprit me désarme ;
On ne peut y tenir, & je suis sous le charme.[1]

Dortidius

Personne ne sçait mieux se rendre intéressant.

Valere

Je vois que le génie est toujours indulgent.

  1. Voyez le Fils naturel p. 168 : je m’écriai presque sans le vouloir, il est sous le charme.