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(2) Achilles Tatius (lib. II, cap. II, p. 61-62, édit. de Deux Ponts), raconte l’histoire de la découverte de la pourpre à Tyr, à peu près de la même manière, mais sans désigner l’époque : d’après Pollux (liv. 1, c. 4, § 5, p. 14, Francf. 1614, fo) qui attribue aussi cette découverte à Hercule de Tyr (sous le roi Phénix, c’est-à-dire un peu plus de 1500 ans avant J.-C.), le chien qui avait brisé le coquillage à la pourpre et dont la gueule se trouvait ainsi colorée, excita à tel point l’admiration d’une nymphe dont Hercule était épris, que celle-ci lui déclara qu’elle cesserait de le voir s’il ne lui procurait un vêtement de cette couleur : Hercule, pour satisfaire la fantaisie de sa maîtresse, ramassa un grand nombre de coquillages, et, par ce moyen, réussit à teindre une robe de la couleur qui avait séduit la nymphe. Goguet remarque, après Bochart, que, dans le Syriaque, le mot qui signifie chien, signifie aussi teinturier ; de sorte que ce chien qui figure dans les récits de Paléphate, d’Achilles-Tatius et de Pollux, pourrait fort bien avoir pris naissance dans un contresens fait par le premier Grec qui aura entendu raconter cette histoire à Tyr. Peut-être aussi l’intervention d’un chien dans cette découverte vient-elle de l’époque à laquelle se faisait cette pêche, avant et après la canicule : car les pourpres se cachaient au lever de la constellation du chien : Latent, sicut murices, circà, Canis ortum, tricenis diebus, dit Pline l’ancien (lib. IX, cap. 60, p. 143, tom. 4 de l’édit. de Lemaire) qui ne fait, en cet endroit, que traduire presque littéralement Aristote (Hist. des animaux, liv. V, chap. 15, tom. l, p.844 de la grande édit. in-fo de Paris 1629). Pline, qui continue à s’occuper de la pourpre, des diverses espèces de coquillages qui la renfermaient, des diverses teintes qu’elle produisait et des divers usages auxquels on l’employait (jusqu’à la fin du chapitre 65, p. 161 ibid.) dit que l’on était obligé de prendre cette espèce de molusque vivant, parce que le principe colorant qu’il contient en petite quantité, s’exhale avec la vie de l’animal : il ajoute que cette substance est renfermée dans une veine blanche, au passage de la gorge. M. Cuvier, dans ses notes sur Pline (p. 144 ibid) prétendait qu’on la trouvait dans le manteau, c’est-à-dire dans la partie membraneuse que recouvre la coquille ; mais M. Bosc, s’appuyant sur l’autorité même de Cuvier, qui avait fait sans doute de