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Hérodote (liv. 1er, chap. VII, p. 22-23, tom. 1er de l’édit. de Baehr) parle d’une branche des Héraclides, issue d’Hercule et d’une esclave de Jardan (père d’Omphale) dont l’existence attesterait au moins le passage d’Hercule par la Lydie. Quant aux Mythographes ils s’accordent tous à parler du séjour prolongé d’Hercule auprès d’Omphale. D’après Diodore de Sicile (liv. IV, chap. 31, p. 91-94, tom. 3, Deux-Ponts) et Apollodore (liv. II, chap. 6, §§ 1-3, p. 89-91 de Heyne 1803), Hercule ayant jeté du haut d’une tour Iphitus, fils d’Eurytus, qui était allé lui demander les chevaux enlevés à son père (par Autolycus, selon Apollodore) fut puni de cette action déloyale, par une maladie dont l’oracle d’Apollon déclara qu’il ne guérirait qu’après avoir expié sa faute dans la servitude. Il alla donc en Lydie où il se fit vendre à Omphale, par des amis, selon Diodore, par Mercure, selon Apollodore ; guéri peu après il rendit de grands services à Omphale, comme de détruire les fameux brigands nommés Cercopes et autres exploits de ce genre ; il excita ainsi la curiosité de la reine qui s’étant informée de son origine lui rendit sa liberté et l’épousa.

Dans les dialogues des Dieux de Lucien, au milieu de la plaisante querelle d’Hercule et d’Esculape, sur la prééminence, Esculape indigné de s’entendre traiter d’apothicaire et de disséqueur de racines, répond au brutal enfant d’Alcmène : « Je n’ai du moins jamais été esclave, moi » (Dial. XIII, tom. 2, p, 43, Lehman).

Plutarque, beaucoup plus religieux que Lucien, trouve fort mauvaise la plaisanterie des peintres qui se permettaient de représenter Hercule, vêtu d’une robe couleur saffran, se laissant tresser les cheveux et recevant des coups de houssine des femmes d’Omphale (Un vieillard doit-il se mêler des affaires politiques ? tom. IX, p. 140 du Plutarque de Reiske). Quant à Ovide, il fait décrire par Déjanire, et détailler sous toutes les formes que la jalousie peut inspirer à une femme délaissée, l’avilissement du fier Hercule filant aux pieds d’Omphale (Héroïd. IX, v. 53-1 18. V. en outre Hyginus, fable 32, p. 93 des Mythogr. lat. de Van Staveren et les notes). — Achilles Tatius fait aussi allusion à cet esclavage d’Hercule (lib. II, VI, p. 54, édition de Deux-Ponts).