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et 316, tom. 8, édit. de Deux-Ponts). Macrobe (au liv. II, chap. 3, du songe de Scipion, p. 136 de l’édit. 8° de Zeun, Lips. 1774), dit que l’un attirait les animaux et l’autre les pierres aux sons de leurs lyres. Hyginus (fables VII, p. 28-29 et IX, p. 31) les nomme aussi tous deux ; mais on ne sait par quelle fatalité les autres poètes et Mythographes se sont comme donné le mot pour ne célébrer qu’Amphion. Apollodore (lib. III, c. 5, $ 5, p. 121-122), après avoir raconté toute l’histoire des infortunes de leur mère Antiope, les nomme tous deux comme fondateurs de Thèbes ; mais c’est aux sons de la lyre d’Amphion seul, à ce qu’il dit, que les pierres venaient se ranger. Hyginus, qui avait rapporté l’autre version ailleurs, comme nous l’avons remarqué, dit (fable 69, p. 141) qu’Amphion donna sept portes à Thèbes parce qu’il avait sept filles et ne parle plus de Zéthus. Lucien (au Traité de la danse, tom. 5, p. 144 de l’édition de Lehman) ne désigne qu’Amphion. Horace et Properce oublient également Zéthus.

               Quid tibi nùnc misero prodest grave dicere carmen
                            Aut Amphioniæ mœnia flere lyræ.

                                              (Prop. lib. 1, Eleg. IX, v. 9-1 o).

               Dictus et Amphion thebanæ conditor arcis
               Saxa movere sono testudinis, et prece blandâ
               Ducere quô vellet.

                                              (Hor. Ars. poet., v. 394-396).

Plutarque (de la musique, tom. X, p. 651, Reiske) et Pline le naturaliste (lib. VII, chap. 56, p. 245, tom. 3 de l’édit. de Lemaire) nomment aussi Amphion seul comme inventeur de la musique.

CHAP. XLIII.

Io (1).

On raconte qu’Io fut métamorphosée en génisse et que, piquée par un taon et devenue furieuse, elle s’enfuit d’Argos en Égypte, en traversant la mer. Voici le vrai de cette histoire : Io était la fille du roi d’Argos ; les habitants de la ville l’élevèrent à la dignité de prêtresse de Junon leur patrone ; Io étant devenue enceinte redouta