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tume, fut le premier qui osa refuser les cent filles, qu’on livrait annuellement aux Maures de Cordoue (V. l’Essai sur les mœurs, chap. XXVII, p. 519 et 520, tom. XV de l’édit. de Dupont).

CHAP. XXXIX.

De l’Hydre (1).

L’Hydre était, dit on, un serpent de Lerne, qui avait cinquante têtes sur le même corps, et quand Hercule lui en avait coupé une, il en renaissait deux : on ajoute qu’une écrevisse vint au secours de l’hydre (2). Il faudrait être fou pour admettre de pareils contes, mais voici ce qui en est : Lerne était un roi : dans ce temps-là les hommes étaient réunis par bourgades, et chaque bourgade avait son roi : Sthénélus, fils de Persée, régnait sur Mycènes, la plus grande et la plus peuplée ; Lerne ne voulut pas reconnaître sa suprématie : ils eurent donc la guerre ensemble à ce sujet. Lerne avait à l’entrée de sa bourgade un château assez fort gardé par cinquante archers pleins de courage, qui, nuit et jour, ne cessaient de monter sur la tour : ce château s’appelait l’Hydre : Eurysthée envoya Hercule pour prendre le château ; Hercule et les siens lançaient des brandons contre les archers de la tour : mais lorsqu’un de ces archers venait à succomber, deux autres remontaient prendre sa place, pour compenser la perte du brave abattu. Pendant que Lerne avait à soutenir cette guerre contre Hercule, il prit à sa solde une armée étrangère ; Carcinos (en grec, une écrevisse) vint à son secours à la tête de cette armée. C’était un homme d’une grande force et plein de vaillance, à l’aide duquel il résista