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prétendre plus belle que les Néréïdes : Neptune courroucé avait inondé le pays et leur avait envoyé ce monstre marin, qui, d’après un oracle d’Ammon, ne devait s’éloigner, que lorsqu’on lui aurait donné en pâture Andromède, fille de Cassiopée. Céphée avait donc été forcé par les Éthiopiens d’exposer ainsi sa fille. Persée la vit, l’aima, obtint de Céphée la promesse qu’il la lui donnerait en mariage s’il la délivrait ; tua le monstre, délivra Andromède, pétrifia Phinée qui voulait lui tendre un piège et épousa la fille de Céphée.

Apollodore raconte ensuite la métamorphose de Polydecte en pierre ; mais nous allons reprendre les derniers fragments de Phérécydes, pour achever l’histoire fabuleuse de Persée :

« Après la métamorphose en pierres de Polydecte et de ceux qui étaient avec lui, Persée laissa régner Dictys sur le reste des Sériphiens et s’en retourna à Argos, avec les Cyclopes, Danaë et Andromède. Il n’y trouva plus Acrisius qui, redoutant Persée, s’était retiré à Larisse, chez les Pélasges ; il laisse donc Danaë chez sa mère Eurydice avec Andromède et les Cyclopes, se rend à Larisse auprès d’Acrisius, qu’il reconnait, et l’engage à s’en retourner avec lui à Argos. Il y eut par hasard, à Larisse, au moment où ils allaient partir, des jeux de palet auxquels Persée voulut prendre part. On ne connaissait pas encore alors le Pentathle, et les contendans luttaient successivement dans chaque genre séparément : le palet de Persée ayant tourné porta sur le pied d’Acrisius qu’il blessa ; celui-ci devint malade et en mourut (Schol. d’Apollonius, p. 614 et 315-316). »

(2) Nous avons vu (note ler) que Phérécydes ajoutait qu’elles n’avaient aussi qu’une dent, circonstance qu’on trouve également dans Apollodore (loco citato), mais pas dans les autres Mythographes, et dont nous n’avons découvert aucune explication.

(3) On a beaucoup disputé sur la position de l’île de Cerné dont Pline dit qu’elle était placée du côté du golfe Persique à l’opposé de l’Éthiopie, d’où le père Harduin a conjecturé que ce pouvait être l’île de Madagascar (Pline, liv. VI, chap. XXXI et les notes p. 747-750, tom. 2 de l’édition de Lemaire) : mais nous voilà bien loin des colonnes d’Hercule et des îles habitées par les Phorcynes, que les savants prétendent être les Gorgades, dont parlent aussi Pline le naturaliste, dans l’endroit déjà cité, Pomponius-Méla (liv. III,