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de Calydon est arrêté avec ses compagnons par les flots de l’Acheloüs. Le Dieu du fleuve les invite à se reposer dans sa demeure jusqu’à ce que ses ondes soient plus calmes. Achéloüs répondant aux questions de Thésée, lui raconte la métamorphose des îles Échinades qui avaient été jadis des Nymphes (Métam. liv. VIII, v. 547-611). Ce récit ayant provoqué l’incrédulité de Pirithoüs, le sage Lélex entre dans les détails de l’histoire non moins merveilleuse, mais bien plus touchante de Philémon et Baucis (ibid. v. 612-126) et Achéloüs y ajoute celle d’Érésichthon et de sa fille qui prenait successivement toutes les formes, comme Protée. L’impie Érésichthon avait eu la cruauté d’abattre un arbre qui recélait une nymphe chère à Cérès. La déesse, pour le punir, le soumit aux tourments d’une faim insatiable, C’est dans cet endroit que se trouve l’admirable description poétique de la Faim. Érésichthon vendit plusieurs fois sa fille, pour se procurer des aliments ; mais chaque fois la faveur de Neptune la dérobait à la brutalité de ses maîtres en la revêtant d’une forme nouvelle (ibid. v. 727-879).

(2) Ovide ne nomme point la fille d’Érésichthon et se borne à l’appeler l’épouse d’Autolycus. Tzetzès, sur Lycophron (v. les notes de l’Ovide Variorum sur les v. 850 et 874 du liv. VIII) l’appelle Mestra au lieu de Metra ; mais il donne de la fable la même explication que Paléphate. Antoninus Liberalis la mentionne, en passant, sous le nom d’Hyper-Mestra(chap. XVII, p. 118 de l’édition in-8o  de Verheyck).

CHAP. XXV.

Géryon (1).

On a dit de Géryon qu’il avait trois têtes, mais il est impossible que le même corps ait trois têtes, Voici ce qui a eu lieu : il y a au bord du Pont-Euxin, une ville nommée Trois-têtes (Tricarênie). Géryon était un de ses habitants, des plus renommés et des plus riches. Il possédait, entr’autres, un troupeau de bœufs fort