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avec des détails qui ne sont ni tout-à-fait d’accord entr’eux ni conformes à la description de Paléphate. Dans Ovide (liv. XIV, Métam. v. 1-76) Glaucus va trouver Circé, la fille du Soleil, pour obtenir de son art le moyen de rendre la belle Scylla sensible à sa passion ; Circé lui conseille d’oublier l’ingrate et lui offre elle-même son amour : le trop sincère Glaucus avoue à Circé qu’il ne peut aimer que Scylla ; et la jalouse Circé prépare alors ses enchantements pour transformer Scylla en un monstre, que le poète décrit à peu près comme notre archéologue.

Hyginus (fable 151, p. 262) décrit Scylla en quelques mots et résume le récit d’Ovide dans la fable 199 (p. 330, Mythogr. lat. Van Staveren).

(2) Héraclite, fable 2 (p. 69, opuscul. Mytholog. Gale) prétend que Scylla était une jolie courtisane qui toujours entourée d’amants voraces ruinait les étrangers qui allaient la voir. Le Scholiaste d’Apollonius de Rhodes (sur le v. 825 du liv. IV des Argonautes, p. 302-303 du tom. 2 de l’édit. de Schaëfer) et Servius (sur les v. 420-424 du 3e liv. de l’Énéide, tom. 6, p. 195 de l’édition de Lemaire) expliquent cette fable par les dangers que les anciens navigateurs éprouvaient en passant entre les deux écueils de Carybde et de Scylla et par le bruit des vagues qui s’engouffraient dans le creux des rochers.


CHAP. XXII.

Dédale (1).

On a dit de Dédale qu’il faisait des statues qui marchaient. Pour moi, je pense qu’il est impossible qu’une statue marche toute seule. Mais voici ce qu’il y a de vrai là-dedans : les sculpteurs et les statuaires (2) de ce temps-là laissaient à toutes leurs statues les deux jambes réunies d’une seule pièce ; Dédale s’avisa de faire avancer un pied qu’il détacha, et l’on dit des statues qu’il faisait, qu’elles marchaient, au lieu d’être immobiles ; comme