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Tite-Live (liv. 33, chap. 34, tom. 6, p. 307, édit. de Lemaire) cite l’Orestiade, parmi les cantons de la Macédoine qui avaient les premiers abandonné la cause du roi et auxquels, par cette raison, Quinctius Flaminius permit de se régir par leurs propres lois. Pline, l’ancien (lib. IV, cap. X, tom. 2, pag. 270, de l’édit. de Lemaire) le cite aussi parmi les peuples de la Macédoine. Étienne de Byzance, au mot (Orestai) les rattache aux Molosses, peuplade de l’Épire. Quant à la ville de Cent-bras je ne l’ai trouvée dans aucun géographe.

CHAP. XXI.

Scylla (1).

On prétend que Scylla était un monstre de la Tyrrhénie, femme jusqu’au milieu du corps, d’où lui sortaient des têtes de chien, et dont le reste avait la forme des serpents. Imaginer un pareil assemblage est par trop fou. La vérité est que les Tyrrhéniens avaient des vaisseaux qui exerçaient la piraterie sur les côtes de la Sicile et dans le golfe ionien. Ils avaient entr’autres une trirême très-agile nommée Scylla, qui arrêtait souvent les autres vaisseaux pour leur enlever leurs provisions et faisait ainsi beaucoup parler d’elle. Ulysse secondé par un vent rapide et violent parvint à échapper à sa poursuite. Il raconta ensuite à Alcinoüs, à Corcyre, comme il avait été poursuivi, et comme il avait échappé, et fit de ce vaisseau pirate une description qui donna naissance à la fable (2).

(1) Au 12e chant de l’Odyssée (v. 59-125), c’est Circé qui pour prémunir Ulysse contre tous les dangers de la navigation, lui fait la peinture redoutable de Scylla et de Carybde. Dans l’Énéide (chant 3, v. 420-432) c’est le devin Hélénus qui, pour garantir Énée des mêmes périls, décrit également ces deux écueils, mais