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(4) On peut voir dans les notes d’Hyginus, édit. de Van Staveren, fable 125, p. 220, les autres sources de cette fable ; mais, sous le rapport de l’art, il n’y a rien de comparable à la magnifique description de l’empire d’Eole, que l’on trouve dans le premier chant de l’Enéide, v. 50 et suivants.

CHAP. XIX.

Des Hespérides (1).

Les Hespérides étaient, dit-on, des femmes qui possédaient des pommes d’or, qu’un dragon leur gardait sur l’arbre même, et qui devinrent le but d’une expédition d’Hercule. Voici ce qui en est : Il y avait un Milésien nommé Hespéros qui habitait la Carie et avait deux filles qu’on appelait les Hespérides. Cet Hespéros avait de belles brebis, d’un grand produit, telles qu’il y en a encore à Milet (2). Comme l’or est ce qu’il y a de plus beau, on les appelait les brebis d’or, parce qu’elles étaient très-belles. Or, (en grec) on appelle les brebis, des pommes (3). Après la mort d’Hespéros, mais du vivant de ses filles, Hercule vit paître ces brebis au bord de la mer, les enleva et les emporta dans son vaisseau, emmenant avec lui le berger nommé Dragon. On dit donc alors : « Nous avons vu les pommes d’or qu’Hercule a enlevées aux Hespérides, après avoir tué le dragon qui les gardait : » et voilà d’où est venue la fable (4).

(1) Apollodore nomme quatre Hespérides qui gardaient leurs pommes d’or, sur l’Atlas, avec un dragon à cent têtes, fils de Typhon et d’Échidné. (Liv. 2, chap. 5, $ 1-3, p. 84, édit. in-8o  de Heyne). Diodore de Sicile rapporte une version d’après laquelle il y en avait sept (liv. IV, chap. 27, p. 81, tom. 3, édit. de Deux Ponts.)